Suicide ou mutilation
SUICIDE OU MUTILATION
Deux petits mots
Deux choses qui de complètent
Mais à la fois si différentes
Aucun des deux n’est beau
Mais ensemble ils se complimentent
Pour te faire ta fête
Tu commences un jour
Par de simples mutilation
Et tu mets le doigt pour toujours
Dans ce principe de destruction
Tu la pratiques alors
De plus en plus souvent
Et dès lors et sans remords
Elle devient le plus fidèle des amants
Ça commence par une petite griffure
Pour passer ton excès de violence
Pour continuer par de plus amples blessures
Pour évacuer ton trop plein de souffrance
La vue de ton propre sang
Illumine ton regard d’eau
Et les chemins de cicatrices parcourant ta peau
Ne te paraissent pas déroutant
Tu te dis que cela n’est rien
Et qu’il s’agissait d’un simple jeu
Dans ton monde silencieux
Remplit d’apôtres et de païens
Tu penses aussi que tu les maîtrises
Et que ta vie n’est jamais en danger
Tu te dis qu’il n’y a jamais eu de traîtrises
Donc pourquoi, es-ce que cela devrais changer ?
Tu te sentais invulnérable
Tu défiais la mort avec orgueil
Tu aurais même su te rendre coupable
De sacrilège en dormant dans un cercueil
Mais un jour, tu dépassas les limites
Perdant tout contrôles de tes actes
Ne pouvant arrêter ce drame
Sentant ton corps se vider des ses larmes
Tu maudiras ce couteau
Cette lame que tu as plantée dans ta peau
Et qui pour une fois
N’a pas obéit à ta loi
Tu sentiras ta vie te fuir
Tu la verras lentement se détruire
Baignant dans une mare de sang
Tu t’éteindras en pleurant
Devant tes yeux livides
Ton existence passera comme un album photo
Tu te diras que tout cela était beau
Et tu te trouveras stupide
Pourquoi avoir tout gâcher ?
Pourquoi cette envie de me mutiler ?
Pourquoi es-ce aujourd’hui mon jour ?
Pourquoi n’ai-je pas connu l’amour ?
Tu seras perdu dans tes pensées
Et la mort viendra te chercher
Plus tard, les gens se mettront à parler
Et une phrase sera continuellement répétée
« Elle avait décidé de se suicider »
Malheureusement c’était écrit
En commençant à te mutiler
Un pacte avec le diable, tu as signé
Et cela ne t’offrait que des sursis
Ton destin venait de se tracer
Et comme un solitaire sur un océan déchaîné
Tu n’avais que peu de chance
De tant sortir sans souffrance
Mais pour toi, il fut ultime et définitif
Sans possibilité de rédemption
Un coup malheureux qui fut décisif
Et pourtant ce n’était pas ton intention
Un poignard simple et lucide
Une mort dure et solitaire
Une agonie longue pour une vie sur cette terre
Un petit mot de fin
Qui ne ressens aucun chagrin
Lui seul : « SUICIDE »
Cédric B.
Le 24/01/07